Maria … Un nom ancré de douceur prononcé avec un accent mexicain qui roule le R dans la gorge de celui qui le prononce. Et pourtant Maria a fait tant parler d’elle qu’il est désormais impossible de la lier à quelque chose de bénéfique malgré la sensualité qu’elle dégage. Prêts à entendre l’histoire de la sangsue mexicaine ?

L’histoire de Maria Gomez date de plusieurs siècles. Au début du dix-neuvième siècle, un bébé vit le jour dans une famille mexicaine très modeste. Sa mère, très croyante, l’appela Maria en remerciement à la vierge qu’elle prenait pour responsable de sa grossesse miraculeuse après des mois d’essais, bien que son mari aurait préféré un garçon pour l’aider au travail. En effet, il travaillait dur dans les champs toute la journée et une aide gratuite n’aurait pas été de refus. Maria fut donc fille unique, mais quelle fille ! Elle devint vite maligne, rusée comme les renards qui venaient dévorer leurs poules la nuit, disait sa mère. Elle était heureuse et en bonne santé grâce à ses parents qui se sacrifiaient pour lui donner tout ce dont elle avait envie. Elle était une petite fille pourrie gâtée. Certains soirs, lorsque la fillette leur demandait pourquoi ils ne mangeaient pas, ils ne répondaient pas. Ils étaient sourds à ce sujet. Cependant la jeune fille qu’elle devint développa un égoïsme profond qui estompa les problèmes de ses proches. Tout devenait bien plus simple lorsqu’elle ne pensait plus qu’à elle. Par ailleurs, cette devise est toujours la même aujourd’hui.

Les parents de Maria ne purent lui payer des études. Pourtant, leur fille était intelligente et douée en mathématiques : un ami de la famille lui avait appris à lire, à écrire et à compter. Elle adorait les jeux de stratégie et était imbattable. Ambitieuse, elle ne comptait pas pourrir dans sa campagne toute sa vie. Non, ce qu’elle voulait, c’était être riche. Incroyablement riche et puissante ! Le seul problème, c’était qu’elle n’avait pas encore le moyen de se tirer de cet enfer. Sa solution s’appela Roberto. Roberto était de passage dans le village de plus proche de la maison de Maria. Le jour de leur rencontre, elle vendait le blé que son père avait récolté au marché. Il lui acheta tout son stock. Surprise, la jeune femme de 19 ans n’y vit pas d’objection puisqu’il avait l’argent. Il lui demanda de l’aider à charger le tout sur sa charette avec un sourire tel qu’elle ne sut résister. Elle fit connaissance de cet homme qui s’était présenté comme un voyageur d’origine argentine. Il était riche, beau et intelligent. Tout ce qui lui plaisait chez un homme. Il revint la semaine suivante et lui acheta à nouveau tout son blé en profitant de l’occasion pour discuter avec elle un long moment. La troisième semaine, il prétexta que sa charrette était un peu plus loin. Dans un coin sombre, il la transforma avec une passion que Maria n’avait jamais connue auparavant. Cet inconnu qui la faisait souffrir l’aimait profondément, elle le sut à l’instant où ses lèvres touchèrent son cou.

A son réveil, elle n’était plus la même. Roberto lui expliqua son nouveau statut et son amour pour elle. Réciproque, évidemment, bien que la nouvelle-née gardait une part de son amour pour l’argent et le pouvoir que sa relation avec lui lui apportait. Maria passa ses premières années vampiriques comme une renaissance : forte, belle et vive, tout lui était à sa portée. Elle apprit une dizaine d’années plus tard que sa mère était morte de chagrin suite à la disparition de sa fille, puis son père suite au décès de sa femme. Cette nouvelle ne l’ébranla pas tellement : elle ne ressentait plus aucun sentiment. Elle était devenue une bête sanguinaire que Roberto eut bien du mal à gérer à lui seul. Pourtant, il était l’homme de sa vie, elle n’eut jamais le moindre doute là-dessus. Il faisait partie d’un clan de vampires à Monterrey, Mexique, de ce fait Maria en fit automatiquement partie en tant qu’infant et compagnonne du beau brun. Lorsqu’il se fit déchiqueter par un vampire d’un clan adverse avec tous ceux qu’elle considérait comme sa famille, quelque chose se brisa en elle. Elle ne se remit jamais de cette terrible perte. Par la suite, ses relations amoureuses furent dépourvues de sentiments. Son cœur immobile était réservé à une seule et même personne.

C’est pour oublier sa douleur qu’elle s’est mise en quête de pouvoir. Se déplaçant de village en village, elle s’est mise à transformer plusieurs vampires qui avaient un « potentiel », c’est-à-dire un possible don qui puisse lui être utile par la suite. La suite incluait bien sûr une vengeance : ses blessures saignaient encore et se devait de les apaiser par le sang. Construire une armée de vampires plus forte et plus nombreuse qu’eux fut une idée brillante et surtout efficace. Ses plus fidèles alliés furent d’abord Lucy et Nettie qu’elle considéra comme ses sœurs, plus il y eut Jasper. Jasper était une personne exceptionnelle, elle le sut à l’instant où elle le vit, charmant soldat éloigné de son troupeau. C’est pour cela qu’elle le transforma et qu’elle ne le regretta jamais. Jasper s’avéra très doué dans la gestion des nouveau-nés, même s’il était lui-même très jeune, grâce à ses talents de manipulateur d’émotion. A partir de la transformation de Jasper, leur clan s’est agrandit et a pris de l’ampleur, les nouveau-nés ne s’entretuant plus entre eux comme avant. Les territoires que son clan de Monterrey avait perdus furent repris et elle tua de ses mains le vampire qui avait assassiné Roberto.

Jasper devint son commandant, ou plus. Ils étaient proches, très proches, Maria lui faisait croire tout et n’importe quoi. Il lui obéissait au doigt et à l’œil comme une gentille marionnette docile. Elle n’oubliait pas Roberto et ne concevait pas de refaire sa vie avec un autre. Lorsque Nettie et Lucy se sont rebellées, prétextant un manque de considération, Jasper était aux côtés de Maria pour la défendre et la soutenir. Elle l’en remercia plus tard de mille façons bien que sans le moindre amour véritable. Le détachement de ses deux « sœurs » n’affecta pas Maria non plus, elle les laissa partir mais ne voulut plus jamais entendre parler d’elles. Lorsque Jasper ne supporta plus de tuer des nouveau-nés qui ne présentaient pas le moindre potentiel pour le clan, il s’en alla à son tour. Maria se retrouva seule à gérer son armée et à défendre son territoire. Elle s’avéra plutôt douée pour ça, étant d’un naturel autoritaire.

Aujourd’hui elle dirige toujours son clan bec et ongles et gère tant bien que mal ses braves nouveau-nés. Lorsqu’elle a appris que Jasper avait rejoint les Cullen, un clan de vampires végétariens et on ne peut plus pacifique, Maria a tenté de le retrouver et de le ramener à la raison. Elle croyait connaitre suffisamment son Jasper pour savoir qu’il n’était pas fait pour cette vie-là. Or contre toute attente, les Cullen ont quitté Calgary précipitamment dès qu’elle a entreprit ses recherches. Jasper lui avait demandé de prendre ses distances, ce qui l’avait un peu déçue. Néanmoins elle sent que quelque chose les lient toujours et elle ne supporte pas de le voir dans les bras de la lutine. Leur couple lui rappelle trop le sien, ces belles années passées avec l’homme de sa vie. Elle se considère en bons termes avec Jasper et ne compte pas couper les ponts de si tôt avec lui bien qu’elle ne supporte pas Alice. Cette dernière est d’une certaine façon une rivale pour Maria puisqu’elle lui a pris son meilleur commandant et parce qu’elle lui a surtout pris son Jasper pour en faire un homme tendre et amoureux.