Cela fait plusieurs jours que je l'entends de ma tour, plusieurs jours que je l'apprécie, raisonnant à travers les murs de l'enceinte du château. Cette merveilleuse mélodie, mon coeur est enchanté à l'écoute de cette mélodie. Cette mélodie jouer par une personne, tous les soirs à la même heure. Cette mélodie semble si féerique, enchanteresse, magique, elle est juste... Magnifique ! Et moi et Sulpicia sommes tous les soirs témoins, du prodige qui exprime son amour pour la musique. Je suis un vampire, mais tout comme les étoiles me rendent infiniment plus petite, la mélodie de l'inconnu me transporte avec elle vers les lointaines contrées des rêves. Et alors que j'ai parlé de ce phénomène musical à mon mari, celui-ci m'a informé que cette mélodie venait d'une des plus jeunes, des gardes royales du château. Inaya, une femme très doué pour le piano. C'est ainsi que j'ai demandé à ce que cette femme soit invitée à ma chambre pour me jouer encore de sa somptueuse mélodie.

Caïus ne refusa pas, ayant vu que cela me rendait heureuse, cela le rendait tout aussi heureux de me rendre heureuse... Vous suivez ? La pièce de laquelle je séjourne, a été refaite pour accueillir la brillante et talentueuse pianiste, Inaya Volturi... Volturi, ce qui fait d'elle une de mes enfants, une de mes charmante fille. Je suis plus que ravie de l'accueillir ici, en compagnie de ma meilleure amie Sulpicia. Nous allons assister à un concert privé, spécialement pour nous. Le piano noir, refléter mon reflet... Un piano de grande marque, à l'ancienne, comme on n'en retrouve plus aujourd'hui. J'attends patiemment notre jeune enfant, je veux qu'elle joue pour moi et Sulpicia, je veux qu'elle joue de sa merveilleuse mélodie, rien que pour moi... Seulement pour moi ! La nuit tombe et le ciel bleu, laisse place à un ciel de nuit magnifiquement étoilée. La porte vient enfin à s'ouvrir et jeune demoiselle aussi belle que la lune elle-même, entra dans la pièce.


Le monde féerique, existe-t-il ?

Quel drôle de question n'est-ce pas ? Mais une question importante, si l'on utilisait le bon point de vue pour s'interroger et y répondre. Et quel est ce point de vue en question ? Eh bien tout simplement... Le coeur, le rêve, l'histoire, l'origine de certaines personnes. Qu'est-ce que le monde féerique ? Non, la question est, qu'est-ce que le rêve ? Qu'est-ce que l'espoir et l'avenir ? Avec les rêves de certains, d'autres ont bâti des civilisations, des monuments... Il suffit de voir les hommes, ces petites créatures faibles, mortels, cependant rêveuses. Alors, qu'est-ce que le monde féerique ? C'est simplement le monde que vous êtes créé, c'est votre avenir, que vous avez réussi à bâtir avec vos rêves et donc oui... Le monde féerique existe bel et bien, en chacun de nous, dans nos coeurs... Retenez-le, mes enfants ! Pour en revenir à la ravissante Inaya, je m'approche d'elle pour l'invité à se détendre, en lui attrapant délicatement ses deux mains.

« Je t'en prie, entre... Nous sommes impatientes de t'écouter. »

Ai-je dit en l'invitant à aller s'installer à son chevet...

La pièce silencieuse et seulement éclairée par de petites bougies, éclairant principalement la pianiste. Moi et Sulpicia étions comme deux gamines dans un cirque, l'excitation était à son comble. Pas un bruit, même pas une mouche à l'horizon, seulement le Son qu'émettait le silence total avant que la pianiste pianiste engage le début de ses prestations. On pouvait qu'admirer, la concentration total de notre charmante jeune Volturi au chevet du piano. On aurait beau crier son nom, qu'elle n'entendrait pas un son. Son esprit semblait déjà avoir quitté la pièce à ses premières notes et je crois que, moi et Sulpicia étions nous aussi, transportées avec elle où qu'elle soit allée. Survint, alors son premier morceau, une mélodie riche en émotion... Une mélodie techniquement et remarquablement bien jouer, je suis une vampire tout comme elle, mais il me serait impossible de jouer avec cette même force qu'elle.

Elle enchaîne avec le deuxième morceau, qui fut pour ma part, ma préféré... J'aurai sûrement versé des larmes si j'étais humaine, une mélodie qui m'a ému plus au point. J'ai un moment tourné la tête vers la fenêtre, pour observer la lune et les étoiles... En effet, cette douce mélodie me coupa un moment de la réalité, j'étais dans mon monde... Je crois que dormir et rêver, aurait été la même chose. Je dirigeais à nouveau mon regarde vers Inaya, la ravissante et charmante Inaya, une de mes filles... La dernière mélodie fut celle que j'entendais tous les soirs à la même heure, de l'entendre d'aussi près était bien différent que par les résonances des murs. Le silence de nos voix et l'écoute du morceau joué, décrivait la pièce sur le moment. Je ne voulais guère que ce moment ne s'arrête, oh non au contraire tant qu'il pouvait continuer, il fallait qu'il continue. Si vous découvrez la magie, essayerez-vous de vous en débarrasser ou au contraire de l'apprivoiser ?

Eh bien voilà, c'était mon moment de magie... Je dois être vraiment pathétique comme Reine, pas vrai ? Je suis rêveuse et maternelle, vous devez sûrement avoir des doutes concernant mes capacités mentales, mon caractère... Suis-je donc une faible ? Eh bien non... Je suis peut-être sensible à certaine chose, comme avoir des enfants, rêver comme ces vermines d'humains le font ou ressentir un certain intérêt pour la musique douce, je n'en reste pas moins une vampire sanguinaire. Une vampire, qui a décapité un humain par voracité, il y a seulement quelque temps et dont, j'avais pris du plaisir à le faire et que je ne le regrette point... Suis-je toujours indigne d'être reine de Volterra ? Nous pûmes que féliciter Inaya à la fin de sa prestation, sa remarquable prestation. Moi de mon côté, j'étais fière, tout comme j'étais fière un moment pour Jane. Ces petits Volturi, faisaient notre fierté. Sulpicia me quitta pour retourner à ces quartiers et avant que Inaya en face de même, je l'invitais à rester encore un peu.

« S'il te plaît, reste encore. Rejoue-moi donc de ton deuxième morceau ! »

Dis-je cette fois en m'installant confortablement dans mon lit, je l'observais comme pour essayer de percevoir ce qu'il avait dans son fort intérieur, dans son coeur.

Et oui, effectivement j'étais perdue quelque part dans mon monde, il faut bien préciser que la mélodie y est pour quelque chose. Je m'étais installée sur mon lit, mes yeux ne regardaient déjà plus la séduisante et exceptionnelle pianiste... Inaya Volturi. Je suis dans mon lit, les clos et j'écoute, j'écoute jusqu'à ce que mon esprit ne tienne plus dans la pièce présente. Je suis loin, oui déjà très loin, tellement évader que peut-être à cet instant je donne, mon corps donne l'impression de reposer, de dormir. Oui, peut-être est-ce le cas, peut-être suis-je en train de dormir ? Mon esprit n'est plus là, il ne pense même plus, juste apprécie le moment de calme. Inaya enchaîne avec deux autres morceaux, une bonne initiative... C'est si bon, les deux morceaux sont si bon, je rêve sans avoir besoin de dormir et cela grâce à Inaya...

* Tu me fais bien rire, toi et tes rêves ! *

Je maudis le temps, car je sais qu'à un moment ou un autre, elle va devoir arrêt de jouer et repartir à ses occupations. Je me maudis de ne pouvoir point sortir de cette tourelle et apprendre aussi à jouer de cette merveille.

* La vie est triste pour toi et c'est seulement de ta faute,
tu ne fais rien pour arranger les choses,
si tu avais le courage de quitter cette tour de ton plein gré, on ne serait pas coincée ici... *

Je suis soudainement sortie de mon « sommeil » que je me suis créée, inventée pour m'échapper de nouveau à la réalité. La mélodie vient de s'arrêter, j'ouvre de nouveau les yeux. Inaya est sur le point de partir... Partir ? Sans même qu'elle me lui laisse le temps de la remercier ? Je dois la remercier, pour m'avoir de nouveau fait rêver, de m'aider à prouver que ce monde, n'est pas si noir finalement. Je ne pouvais pas la laisser partir son lui offrir une chose de ma part en retour, pour être restée encore un peu en ma compagnie. Je me retrouve à quelque millimètre d'elle, en une fraction de seconde et sans un mot je la sers dans mes bras.

* Cela devient une habitude, n'as-tu pas honte ?
Montrer tes faiblesses à tes fidèles et puis cette histoire de famille...
Ce n'est que du flan. *

Je la sers dans mes bras, je lui apporte ma propre chaleur, qui est l'amour que je lui montre en cet instant. Je me redresse après quelque minute et au moment je contais lui dire merci, quand je sens l'emprise de ses lèvres sur les miennes. Je fus poussée sur mon lit, dans l'instant, mon esprit n'avait pas encore analysé la situation. Quand, je vins enfin à comprendre la situation, que Inaya venait de m'embrasser, me voler un baiser, voler les lèvres qui appartenaient déjà à Caïus, celle-ci était déjà sur le point de quitter la pièce. Oh non ! Avec une plus grande vitesse que la dernière je rattrape celle-ci, des explications s'imposent de sa part.

* Je l'aurai décapité moi, tu es trop gentille Athenodora... C'est moi qui devrait-être à ta place ! *

Je regarde Inaya sans colère, ou quoi ce soit d'autre... Mon visage laisse paraître aucune émotion, seulement impassible. Je la retire délicatement vers ma chambre, en laissant les gardes refermer les portes. Je la plaque doucement contre le mur sans force, ni brutalité et je la fixe sans dire un mot dans les yeux, toujours avec un regard sans définition d'émotions quelles qu'elles soient. Puis après un moment de silence, un silence pesant, je daigne enfin parler...

« Je t'écoute, qu'est-ce que cela ? »