Embry avait du temps libre devant lui, et au lieu de trainer à la Push ; il préférait se rendre en ville. Sa mère qui ne le voyait que rarement, soupira encore une fois lorsqu’elle le vit sortir de la maison. Elle lui posa toute de même une question « Tu mange à la maison ce soir ? ». Embry avait très bien entendu mais n’avait pas envie de lui répondre… car comme d’habitude il n’était pas certain de la fin de sa soirée ! Sam et la meute auront peut être besoin de lui, alors il ne s’aventura pas, et ajouta juste un petit « ne m’attend pas » et enfourcha sa moto.

Il démarra son engin, et en seulement quelques minutes, il franchit le panneau « Forks ». Il passa devant la bibliothèque, et aperçu la voiture de Loriss. Devait-il s’arrêter ? Même si l’envie ne lui manquait pas, il préférera passer son chemin. Il ne voulait pas passer pour le mec « collant ». Il roula encore quelques mètres et alla garer sa moto devant le petit « snack » du coin. Il resta un moment à observer les gens qui circulaient dans la rue. Tous ses humains ignorant du monde « surnaturel » qui les entouraient ! Il finit par rentrer à l’intérieur du petit restau ; il s’installa sur une banquette près de la fenêtre. Tout avait changé depuis 2 ans ; et franchement Embry aurait bien voulu revenir en arrière. Il avait tout d’abord perdu Loriss lorsqu’elle est retournée en Pologne, puis Jacob a cause de son imprégnation vis à vis de Renesmée ! Il a quitté la meute de Sam, et depuis ce jour, il ne s’adresse plus la parole. En réalité, Embry ne lui pardonne pas de l’avoir laissé tombé, et surtout qu’il ne lui est jamais demander de rejoindre sa meute. Et puis il y a eu Shiver ; Embry et elle était ami de longue date ; mais il n’aurait jamais cru qu’elle devienne un jour une louve. Son arrivé au sein de la meute de Sam avait réjouit Embry, il se disait qu’il aurait enfin quelqu’un a qui se confier et surtout passer du bon temps… sans oublier que le loup avait des sentiments pour elle. Mais tout comme Jacob, elle l’a trahi !

En parlant de trahison, Embry tourna la tête et aperçut Shiver. Que devait-il faire ? Lui parler ? C’était elle qui l’avait trahi, qui avait choisi l’autre camp ! Mais il avait tellement envie de comprendre, d’avoir des réponses. Alors il sortit sans même avoir commandé ; et la suivi. Toujours hésitant, il finit par l’appeler :

« Hey Shiver , on doit parler. S’te plait arrête-toi ! »

Embry fini par s’arrêter, et attendre que la jeune femme veuille bien lui adresser la parole.

Embry venait passer du bon temps en ville, cela ne lui arrivait pas très souvent. Parfois il aimait s’évader de la Push, revenir à la civilisation comme il dit ! Mais aujourd’hui, en venant à Forks, il ne savait pas qu’il allait tomber sur Shiver, une amie de longue date… enfin amie est un bien grand mot puisqu’ils ne s’adressent plus la parole. Pourtant le jeune homme tient à la jolie brune, ils ont vécu pas mal de chose ensemble, et même si la transformation de celle-ci à changer la donne, Embry ne comprend pas son attitude envers lui. Une occasion s’offrait à lui, il devait lui parler, essayer de comprendre. Alors il l’a suivit en dehors du café, et tenta le tout pour le tout. Si elle le rejetait encore une fois, il ne tenterait plus rien.

Elle s’arrêta, puis les paroles qui sortirent de sa bouche blessèrent le jeune homme… comment pouvait-elle tirer un trait sur leur enfance ?Sur le passé qu’ils avaient en commun ? Elle reprit sa route, Embry hésita un moment… mais fini par la suivre.

« Laisse-moi une chance » dit-il, mais il n’était pas sure qu’elle l’ait entendue. Après plusieurs minutes, il failli se décourager et faire demi-tour quand celle-ci s’arrêta. Elle lui donnait 10 minutes de son temps, pas plus. Alors le jeune homme se rapprocha d’elle. Les quelques mètres qui les séparait se réduisaient, et le Quileute pouvait enfin la voir de plus près.

« Shiver, je me moque de tout ce qui nous entoure, de tes choix, des miens… je veux juste comprendre. Comment as-tu pu tirer un trait sur notre enfance, notre passé ? Je pensais être important à tes yeux… enfin pour moi tu l’es. »

Embry posa son regard sur le sol ; il ne voulait pas l’admettre mais elle lui manquait horriblement. Elle était sa meilleure amie, et il fut un temps, il avait espérer plus que cela. Mais les choses se sont compliquées… et aujourd’hui ils s’évitaient, ne s’adressaient même plus la parole. Il releva la tête, et plongea son regard brun dans celui de la jeune femme, puis ajouta :

« Je t’ai blessé ? Dis-moi ce que j’ai fait de mal Shiver… j’ai juste besoin de comprendre cela. Après je te fiche la paix, juré ! ».

Il attendu qu’elle réponde, tout en espérant qu’elle ne prenne pas à nouveau la fuite.