Il y a quelques centaines d'années de cela, j'avais rencontré ici même une splendide jeune fille comme les temps modernes n'en font plus. Belle, charmante, sadique et toujours à savoir ce qu'elle veut et commander tous le monde. Je m'étais alors surpris à l'aimer profondément. Mais elle, bien qu'elle eu des sentiments pour moi, ne ressentait pas ce profond amour que j'avais pour elle. Alors nos chemins se sont séparés. Et puis elle avait choisi une voix que je ne pouvais pas suivre. Celle des Volturi. Ce groupe de vampire qui se prenait pour nos chefs. Hors de question que je les écoutes. J'étais mon seul chef. Et puis mon pouvoir, bien que les intéressant, ne pouvait que me servir moi et personne d'autre.

Nos chemins ont donc différés. Elle est restée. Moi je suis parti. Loin très loin, afin de ne jamais me faire retrouver. Il faut dire que sans elle, j'étais comme perdu. Je n'avais plus aucun goût à quoi que ce soit. Et puis il fallait que je me fasse discret. Quand les Volturi veulent quelque chose, ils l'obtiennent ou le détruisent. Et je ne voulais ni l'un ni l'autre. Alors je me fondais dans la masse. Je changeais souvent de nom et de pays. La seule chose qui ne différait pas dans mon attitude et l'on peut dire que cela constitué ma signature, c'était ma façon de m'immiscer dans l'économie de ce pays afin de faire grossir mes comptes en banque.

Et puis l'avantage avec nous les vampires c'est qu'on ne se coûte pas cher en mangeaille. Et pour moi, le loyer c'est gratuit. Si jamais le propriétaire me fait des remontrances, soit je le mange, soit j'utilise mon pouvoir et lui fait croire que j'ai déjà payé. Et oui je n'aime pas vivre dans les maisons de ma famille. Je suis sur qu'elles sont constamment surveillées par les Volturi.

Mais voilà que une nouvelle fois, je me retrouve à penser à elle. Mais cette fois-ci bien plus fortement que d'habitude. Je fais donc la seule chose qui me calme quand cela m'arrive. Je prend un avion pour l'Italie et me rend à Volterra. Je sais que cela est dangereux, mais comme à chaque fois, je fais attention. Je ne me montre pas et je ne chasse pas en ce pays. De ce fait, je n'y reste jamais plus de deux ou trois jours.

L'avion atterri. Je sors de ce dernier revêtu de ma grande veste noire qui remonte sur mon visage. Ainsi, peu ou pas de rayon de ce maudit soleil ne vient frapper ma peau. Je respire un bon coup. L'air de l'Italie a toujours eu, pour moi, le don de me redonner vie. Sans doute parce que je l'assimile à son odeur. Je me précipite dans le hall de l'aéroport et disparais discrètement. Je me rends sur la place d'où je la verrais sortir. Je me cache dans une ruelle sombre. J'attends la tombée de la nuit. Elle va sans doute sortir. Comme chaque nuit de toute façon. Je me rappel qu'avant elle ne pouvait pas s'en empêcher. Pour cela aurait changé aujourd'hui ? Adossé contre le mur j'attends mon heure. Mais c'est un bruit au fond de la ruelle qui me tire de ma torpeur.

En me tournant, j'ai un haut les cœurs. Elle est toujours aussi splendide. Je lui sourit. J'espère qu'elle m'a reconnue. Sinon je vais passer un sale quart d'heure. Son pouvoir est horrible. Et même si par le passé j'ai réussit à le déjouer en lui instillant des ordres grâce à mon pouvoir, je ne veux quand même pas retenter l'expérience. J'engageais aussi le conversation pour tenter d'éviter le drame :

"Bonjour Jane, c'est moi Mathias. Tu te rappel de moi ?"

Par sécurité, mais aussi par respect dans anciens usages moyenâgeux, je passais la main sous mon large manteau et posais la main sur le pommeau de mon épée. C'est un vieil usage qui montré son respect et le fait que l'on était prêt à défendre la dame. Et comme ont le dit, les habitudes ont la vie dure.

Enfermer dans ses appartements depuis quelques heures déjà, Jane avait enfin réussi à trouver un quelconque repos. Couché sur son lit et les yeux fermés, elle essayait tant bien que mal à ne penser à rien. Ce qui était difficile. Elle avait beau s’être calmé, l’état de sa chambre lui rappelait bien trop qu’elle avait été furieuse, quelque heures plutôt. Certes, elle n’avait réellement rien cassé. Aucun vase n’avait terminé son existence en mille morceaux. Aucun miroir ne s’était vu brisé par un objet quelconque. Et aucun meuble n’avait besoin d’être changé. Il était parfois choquant de se rendre compte ce que l’on pouvait faire comme dommage. Mais en même temps, ce n’était pas de la faute à Jane.
Si elle aurait pu torturer deux trois personnes en se dirigeant vers sa chambre, peut-être se serait-elle sentie mieux. Mais voilà, il ne fallait pas non plus abuser de son don sur sa propre famille. Et quand quelque chose était ruiné par Volturi, la chose en question se voyait bien vite remplacé. Alors personne n’hésitait à tout détruire sur son passage dans un accès de colère. Aucun Volturi. Certainement pas Jane.

Se redressant pour être assise, elle laissa son regard prendre compte du dégât. Elle avait déchiré quelques papiers. Rien de bien important. Au mur se trouvant à la droite de son lit se trouvaient trois cousins. Elle les avait jetés contre le mur quand elle s’était laissé tomber sur son lit. Au moins, pour une fois, elle avait choisi un objet ne pouvant endommager ce pauvre mur. Et c’était tout. Qu’on lui dise encore une fois qu’elle n’essayait pas de calmer ses ardeurs. Elle aurait pu faire pire. Bien pire. Soupirant, elle se laissa retomber sur son lit. La raison de sa colère ? Les Cullen. Mon dieu, si elle devait ne fusse qu’encore entendre une seule fois le nom de cette famille de végétariens, elle finirait réellement par tuer quelqu’un. Alors qu’il y a une dizaine d’années personne n’avait jamais mentionné leur nom, ou même leur régime, voilà qu’ils étaient aux sujets de toutes les conversations. Mon dieu, elle avait marre. Si elle les menaçait tous d’user de son don sur eux pour qu’ils n’en parlent plus, ça marcherait peut-être. Mais avec la présence d’une des Cullen à Volterra.. Mission impossible. Surtout qu’il fallait en plus que Jane fasse partie des gardes qui, -de temps en temps-, devaient voir si Esmée se portait bien. Qu’elle brûle en enfer, Jane n’en aurait rien à faire. Elle ne pouvait plus torturer la Cullen, on le lui avait bien fait comprendre. Ajoutez à cela le fait qu’Esmée restait aussi… Aussi quoi ? Et bien, Jane ne pourrait le décrire. Esmée n’était sans doute pas calme. Mais elle essayait tant bien que mal à rester sympathique. L’aurait-elle fait avec les autres gardes, d’accord. Mais pour l’amour de dieu, Jane l’avait torturé un sourire au visage et madame la Cullen essayait de lui faire croire qu’elle ne lui en voulait pas ? Sottise.

Jane savait qu’il n’était pas encore soir. Le soleil ne s’était même pas encore couché. Mais à l’exception de sa chambre, tout couloir pouvait abriter d’autres gardes parlant des végétariens. Et pire même, l’odeur d’Esmée Cullen était trop présente dans le château pour que Jane l’ignore. Se levant, elle se dirigea vers sa garde-robe et y sortit sa longue veste noire. Peut-être n’étais-ce pas là sa plus brillante idée. Elle avait porté cette veste quand elle avait été envoyée à Forks pour régler le problème des nouveau-nés. Ce qui lui rappelait donc automatiquement les Cullen. Elle devrait vraiment trouver un moyen d’arrêter de penser à eux. Elle enfila alors sa veste et sortit de sa chambre. Elle n’avait pas pris la peine d’attacher ses cheveux dans un chignon. De toute façon, tout ce qu’elle ferait serait errer un peu dans les rues de Volterra. S’assoir peut-être sur le rebord d’un toit et observé la vue que lui offrait cette petite ville. On mentirait si on disait qu’il y avait beaucoup de choses à faire ici.

C’est ainsi qu’elle finit son chemin sur le toit d’une maison, très loin du château. Elle s’était assise sur le bord du toit, regardant les derniers humains rejoindre leurs domiciles avant la tombée de la nuit. Et la nuit vient bien trop vite au goût de Jane. Elle ne pouvait plus qu’une nouvelle fois être perdue dans ses pensées. Ce qu’elle détestait ça, parfois. D’où elle était, elle aurait pu rejoindre la lisière des bois en quelques secondes. Mais elle n’y trouvait aucun intérêt. Pour le même prix, elle aurait pu rester dans sa chambre. Alors, elle se releva et rebroussa chemin jusqu’au château. Parcourant les maisons de toits en toits, elle huma l’air et y perçu l’odeur d’un autre vampire. Ce n’était pas un Volturi. Ah, il ne lui manquerait plus que la malchance de tomber sur l’un ou l’autre vampire mal informé qui vient tenter sa chance dans ce petit village. Et pourtant, soudainement elle se rendit compte que l’autre vampire lui était familier. Très familier même. Et elle l’aperçu, adossé contre un mur dans une des petites ruelles. La Volturi sauta du toit pour atterrir agilement sur le sol, s’avançant de quelques pas vers celui pour qui elle avait un jour eu des sentiments.

"Bonjour Jane, c'est moi Mathias. Tu te rappel de moi ?"

Jane sourit en entendant sa voix. Elle ne lui portait peut-être plus les mêmes sentiments que dans le passé, mais le voir la rendait heureuse. Bien qu’il lui fallait avouer qu’il était bizarre de le voir ainsi, après autant d’années. Il n’avait pas changé, la preuve en était bien son habitude de poser sa main sur le pommeau de son épée. C’était là un signe de respect qui datait même d’avant l’époque de Jane. Car Mathias avait presque deux-cents ans de plus qu’elle. Jane savait une chose en le revoyant. C’est qu’à l’époque, elle ne s’était pas rendu compte de ce qu’étaient deux-cents ans de différence. Rien du tout, au fond. Mais ça, elle ne s’en n’était rendu compte que bien après qu’ils se soient séparés et qu’ils aient tous deux suivis leur propre chemin.

« Si je te disais non, que ferais-tu ? »

On apprend tellement de choses, avec le temps. Jane se voulait cruelle, aux apparences distantes et incapable de ressentir quoique ce soit. Mais elle avait compris, il n’y a encore pas si longtemps, qu’avec certaines personnes on pouvait se permettre certaines libertés. On pouvait ne pas se cacher sous une seule facette. C’était pour cela qu’elle se permettait une telle réponse, qu’elle se permettait presque de le taquiner. C’est pour ça qu’elle se permettait de ne pas être sur ses gardes, se sentant tout à fait en sécurité avec le jeune homme qu’elle avait jadis aimé.

Je regardais la jeune femme avec un sourire non contenu. Cela me faisais vraiment plaisir de la revoir. Elle était toujours magnifique. J'espérais aussi qu'elle n'avait pas perdu son sens de l'humour et son sadisme. A l'époque je l'avais aimé pour cela. Ça lui donné un charme vraiment parfait. Je la regardais notant sa question. Mais je ne répondais pas de suite. Je voulais d'abord l'observer à la pâleur de cette lune ronde et lumineuse. Une lune qui laissait tomber sur elle une sorte de voile la rendant encore plus parfaite.

En même temps, sa question me fît rire. Je savais bien qu'elle se rappelée de moi. Impossible de m'oublier. Je passais une main gênée dans mon cou et décidais de ma réponse :

"Euh ben disons que je ne ferais pas grand chose. Je sais que vous êtes une puissante vampire qui me tuerait si elle le voulait. Alors disons que je passerais mon chemin après vous avoir contempler encore quelques secondes."

Je souriais et m'approcher d'elle. Je gardais néanmoins une distance de sécurité. Si jamais elle venait à se concentrer, je me tenais prêt à insuffler mon ordre avant de disparaître de ce lieu. Mais je pense qu'elle n'utilisera pas son pouvoir. Ou alors c'est qu'elle m'a vraiment oublier. Je ne perdais cependant pas espoir. Même avec toutes ces années, mes sentiments n'avaient pas changés. Du moins pas pour elle. Je la regardais alors et lançais :

"Même que je vous offrirez quelque chose à boire si vous le souhaitez. Une chasse entre deux personnes. Rien de mieux pour nouer des liens non ?"

Je me rappelais qu'à l'époque nous adorions terroriser les humains. Enfin jusqu'à ce que ces satanés vampires nous tombent dessus. Moi j'avais fuis. Elle était resté avec eux. Je n'avais pas aimé leur façon de nous aborder. De nous laisser ce choix vicieux entre la vie et la mort. Être leurs esclaves ou bien passer six pieds sous terre. Mais aujourd'hui, en la voyant, je sentais que peut-être je m'étais trompé. Je ne saurais que dire mais quelque chose avait changé en elle.

Je restais néanmoins perplexe. Mais pour l'instant place aux retrouvailles.

Je rigolais à l'attitude de la jeune fille. Marrante, magnifique, sadique, puissante. Tout ce qui m'avait à l'époque séduit. Et bien voilà que je retombais sous le charme. En à peine deux minutes, elle avait reconquit mon coeur. Mais je savais aussi que jamais je ne pourrais l'avoir. Elle était différente de l'époque où elle avait accepté de lier sa vie à la mienne. Mais aujourd'hui elle ne voudrait sans doute pas joindre sa vie à la mienne. Elle avait indéniablement gagnée en pouvoir et en indépendance. Alors que moi j'avais stagné. Niveau indépendance je suis au top. Mais pour ce qui est du pouvoir, jamais je ne m'étais exercé. Enfin si mais sur des pauvres humains.

Alors que elle, elle avait fait pas mal de guerre pour les Volturi, elle avait "grandi", alors que moi, j'avais fait de mon immortalité une sorte d'orgie gigantesque. J'étais devenu un homme d'affaire. J'avais fuit les Volturi comme la peste. Je ne voulais pas devenir un esclave. Mais visiblement je m'étais trompé. Elle avait réussi à devenir une jeune femme malgré sa transformation en éternelle créature de beauté. Quelque part je l'enviais. Enfin disons que j'étais jaloux de ce qu'elle avait pu devenir. J'avais fait une erreur.

Mais bon pour le moment les retrouvailles. Rigolant, je m'avançais détendu vers elle et me permettais un baise main. Puis je tournais la tête dans tous les sens avant de lui dire :

"Euh ben écoute je connais pas le coin et j'imagine que nous ne pouvons pas chasser dans cette ville. Alors que penserais tu du village voisin. J'y ai mangé l'an dernier c'est pas mal."

Je relevais mes yeux vers elle. Je n'osais pas le baisé sur la joue. Elle n'apprécierait pas si elle n'y était pas prête. Alors je me contentais de lui dire :

"Ben en tout cas j'ai bien l'impression de m'être tromper il y a quelques siècles. Tu es devenue vraiment quelqu'un ma chère. Alors que moi je suis juste multimilliardaire. Mais qu'est-ce que quelques millions à la place d'un amusement perpétuel auprès des plus puissants vampire de la planète."