La nuit avait été fameuse et délicieuse. J’avais trouvé quelques inconnus pour pouvoir me délecter de ma vie immortelle. C’était sans doute l’un des seuls désirs et l’une des choses que j’aimais faire depuis se jour. C’était devenu une fatalité autant qu’un besoin. Je n’avais pas encore de « maison » attitré. Il m’en restait bien une en Angleterre, bien que je n’y allais pas souvent, c’était l’un des pays que j’évitais le plus souvent. C’était le genre d’endroit qui me rendait malade, mélancolique et triste. Je dois dire que parfois, j’aimais me faire du mal et je sortais le peu de chose qu’il me restait de cette époque, que j’avais réussi, grâce à des moyens sustenciels, à garder en l’état.

Pour l’instant, j’avais élu résidence non loin de la ville qui, vampiriquement parlant, fait le plus parlé d’elle. Il y avait deux villes en réalité, mais une seul avait ce dont on appelé des chefs, des rois, ce genre de personnes qui savent régir les autres vampires. J’avias vaguement entendu parler des Vol… Des vol quoi déjà… Ah oui ! Volturis ! Ca doit être ça. Ces vampires composés d’une garde et de rois… La première fois que j’avais entendu parlé d’eux, j’étais assez étonné. Des rois ? Pourquoi pas… Je trouvais ce concept assez absurde, du moins, ça l’était pour quelqu’un qui n’avait comme lois que les siennes.

A vrai dire, je ne savais pas réellement pourquoi j’étais venu non loin d’ici. Je n’aimais pas la compagnie, peu importe de qui a vrai dire. J’étais devenu une ermite et les seuls fois où je voyais des personnes c’était mes victimes. C’était une vie assez déprimante quand on y pense.

Enfin, revenons au principal, me voilà de retour dans cette ville que je commence à connaître parfaitement bien. Cela devait faire une semaine que je parcourais chacune des ruelles de cette ville qui ne manquait pas d’activité. Chaque jour, il y avait des tonnes et des tonnes de gens qui s’amusait, riait, aux couleurs locales. Je trouvais cela désespérant, autant de joie.

Dés le premier jour, j’avais investi dans une cape qui pouvait recouvrir mon corps ainsi que des gants, c’était plus pratique pour ne pas se faire remarquer. Cela devrait être assez dangereux d’être directement dans la ville ou les lois sont faites… Plus les jours passé et plus je trépignait d’impatience quand à une éventuelle rencontre avec une de ces personnes. Ce fameux jour, je me vagabondais sans réelle envie, je me nourrissais bien avant chaque jour, de peur de faire quelque chose qui aurait une suite néfaste pour ma personne. Je sentais, une fois encore des odeurs qui me suivaient, bien que celle là, je ne l’avais pas encore senti. Un bon ou un mauvais présage ? L’heure commençait à devenir tardive et là encore, je n’avait rien vu d’intéressant. Sans doute ce que j’avais entendu c’était révélé faux…

Les humains commençaient à se disperser, il n’y avait quasiment plus personne, sauf moi et ce vampire. Je tournais dos et un délicieux sourire apparut sur mes lèvres quand cette homme se présenta à moi. Enfin, présenter, si on pouvait dire cela comme ça. Je ne voyais pas son visage, mais le ton de sa voix était clair. Avais-je rencontré enfin un de ces vampires qui terrifient les personnes un tant soit peu normales ? Il m’indiqua de le suivre et ni une ni deux il s’éclipsa dans une ruelle. Je marchais à une allure des plus sages, toujours aussi féline et m’arrêtais en face de lui, sans avoir la moindre peur. Il enleva sa capuche et je pu voir un léger sourire disparaître pour un visage dés plus neutre. Je croisais les bras sous ma poitrine, toujours un sourire sur les lèvres.

- Puis-je savoir ce que vous faite ici ma chère ? N'êtes-vous pas au courant qu'il est dangereux de se balader ici, en plein jour ?

Je me permis un petit rire et levais les yeux au ciel.

- Je me promènes, est-ce un drame ? J’ai entendu ce genre de rumeur oui… Que risque t’il de m’arriver ? Je ne crois pas avoir fait quelque chose de mal Monsieur.

Je fit quelques pas pour allez m’adosser contre le mur, mes bras toujours croisé.

- Je pensais qu’il y avait un peu de courtoisie chez les Italiens. Me serais-je trompé ? Vous venez me commander de vous suivre sans vous avoir préalablement présenté. Je suis déçu de vos manières.

Je le regardais du coin de l’œil pendant qu’il enlevait sa cape. Il émanait de lui une certaines aura, qui malgré tout, me remis à ma place rapidement. Il s’avançait vers moi et j’étais partagé entre deux émotions, l’admiration devant cet être charismatique et…la crainte ! Moi ! Je n’en revenais pas moi-même, j’avais une espèce de crainte vis-à-vis de lui. A cette pensée, je n’avais qu’une envie, réduire en miette cette homme qui me rabaissait de par sa carrure. J’allais bouger, parlé, enfin, agir, quand sa voix me pris de court…et pour me prendre de cours, elle me pris de cours, autant son ton que son contenu.

- Je me nomme Aro Volturi, je suis le maître de ces lieux ainsi que partout ailleurs. Je suis ce que l'on appelle ici l'un des "gardiens du secret" et fait régner la justice vampirique dans ce monde. Se balader ici en plein jour sans même nous tenir informé et sans faire partit de notre famille est considéré comme un délit, mais puisque vous n'êtes au courant de rien, je vous blanchis pour votre ignorance. Bien sur, ne prenez pas mal ce que je viens de vous dire...Cela peut arriver à tout le monde... De plus, j'aimerai connaître votre identité s'il vous plaît...

J’étais sidéré… Aro Volturi ? De ce que j’avais pu entendre sur les Volturi’s, c’était leur…chef ? Il confirma mes pensées, « maître des lieux ». Je me redressais pour lui faire face, aussi droite que je pouvais. Je comprenais son aura si intimidante. Je décroissais un peu les bras et gardait un visage neutre malgré la surprise.

- Je ne vois pas en quoi j’ai besoin de prévenir qui que se soit de ma présence ici… Etant vampire, ne suis-je pas de votre famille ?

Je ne prenais pas du tout mal ses paroles. Il est vrai que je ne connaissais pas autant de chose que je le voulais et le pensais. C’était une récompense que ma réclusion pendant des siècles. Je devais tomber dans un de ces bons jours pour ne pas mourir à l’instant. Devrais-je en être heureuse ?

- Mon manque de connaissance face à vous, vous étonnes ? Comment dois-je vous appelez ?

Inconsciemment ou pas, j’avais changé un peu mon attitude, j’étais toujours aussi froide, mais ma voix était un peu plus neutre. Je ne voulais pas offenser le vampire devant moi. Malgré qui il était, je ne changeais pas totalement. J’avais toujours l’œil défiant, l’attitude courageuse ou folle, tout dépend du point de vue, je ne manquais pas de savoir vivre et je montrerais à cet homme qu’il n’était rien à mes yeux et qu’il ne me soumettrais pas.

- Mon identité signerait-elle mon arrêt de mort ? J’espère que vous ne prendrez pas mal le fait que je ne vous fasse pas confiance. Je me dis que le mystère autour de mon prénom m’accordera un peu de temps.

Je jetais un coup d’œil derrière moi en souriant un peu avant de ricaner. Les seules présences étaient nous deux et d’autres vampires non loin. Cet homme avait si peur qu’il avait besoin de sbires pour le protéger ? Je redirigeais mon regard vers cet homme qui avait quelque chose qui m’interpellais. Son regard rouge flamboyant me plaisait tout autant que sa silouhette. Je me suis mis à sourire un nouveau et commençait à marcher vers lui. Je n’étais plus si loin et mon sourire s’adoucit.

- Je ne pensais pas avoir la chance, si on peut dire ça, de rencontrer le chef de cette bourgade. Même pour moi, vous êtes connu.

Il avait toujours un sourire quand il me fixait, peu importe mes paroles, mes gestes, il souriait. Je percevais que ce n’était pas un sourire comme on peut le voir sur des personnes plus ou moins sympathique. Chacun à sa façon d’agir, moi c’est la colère, lui du à son…rang ? Il devait être ainsi. Entendant son rire, je compris bien que je ne faisait pas parti de sa « famille », il parlait donc de sa garde et non de sa race. Il y avait toujours un sentiment de crainte, mon attitude était celle que j’abordais le plus souvent, mais je n’avais pas une victime ou un simple vampire devant moi… Il est vrai que j’avais peur qu’il le prenne mal au point d’écourter ma vie… Je me trouvais assez idiote de ne pas avoir le savoir habituel et de n’avoir pas remarqué qui était devant moi. J’avais joué avec le feu en restant ici, je le sais bien, mais de là à ce qu’il se déplace. Je me trouvais très stupide et je m’en voulais. Je me moquais bien de ce qu’il pouvait à demi penser. Demi, car je sais ce qu’en général on pense de moi, mais pour une fois, je préfère la jouer en profil bas, être sur de rentrée en vis, tout en ayant marqué par mes différentes qualité. Oui, j’en ai.

- Non, vous n'êtes pas de ma famille, j'en suis navré...Il faut certaines conditions pour y rentrer. Pour ce qui est de votre manque de connaissance, tout dépends d'où vous venez mais il est vrai que cela m'intrigue un peu. Normalement, se serai Monsieur...Mais je vous autorise à m'appeler Aro.

Je souris, un peu comme lui, mais en vérité c’était pour masquer ma gêne. Bien entendu que cela pouvait intriguer. Qui ne serait pas intriguer par une dame se promenant dans cette ville mais pas fichu de reconnaître ce qui sert de roi à sa race ! Il m’autorisait à l’appeler par son prénom ? Qu’elle…chance ? Je hochais un peu la tête, agrandissant mon sourire.

- Je me doute bien que cela vous intrigue. Je viens d’un peu partout. Je suppose que ma vie n’intéresse pas le grand roi des Volturi. Je suis honorée que dans votre grande bonté vous acceptiez que je vous appelle ainsi, Aro.

Il est vrai que mes sarcasmes pouvaient être dangereux, mais je ne savais pourquoi, j’aimais jouer avec lui. Non pas un jeu malsain, mais un jeu ou il me le rendais bien. Malgré tout, il y avait une part de vrai dans mes propos. Je me doute bien que je ne devais pas être la seule à pouvoir l’appeler ainsi, mais de la façon dont il avait prononcé cette phrase, c’était quelque chose d’un peu invraisemblable, alors autant faire de même. Un prêté pour un rendu en somme. Il n’avait pas l’air ravie que je ne donne pas mon prénom et cela me fit sourire à nouveau. A croire que chez l’un de nous, l’attitude de l’autre provoqué ce genre de chose. Je m’amusais à lui tenir tête, restant quand même dans la zone qui ressemblait le plus au respect pour ne pas qu’il se décide à faire une chose que je n’aimais pas. Plus les minutes passait et plus ma crainte s’évaporait. Il aurait pu, je n’en doute pas, me tuer rapidement. Seule face à ses gardes, je n’aurais sûrement pas réussi à sortir gagnante. Il ne voulait donc pas ma mort, je n’avais donc pas forcement de raison d’être apeuré par lui. Il y avait toujours son charisme qui avait réussi à me calmer tout de suite, ce qui n’était pas plus mal dans un sens. Je parlais et une nouvelle fois, il se mit à rire. A force, cela deviendrait vite vexant. Je sursautais un peu quand il saisit ma main dans la sienne. Paume contre paume, son contact m’électrisa. J’étais des plus étonnée qu’il me prenne la main, ma crainte était revenue, mais elle était aussi vite partie quand je vis qu’il ne faisait rien. Il fermait simplement les yeux en me tenant la main… Serait-il fou ? Il glissa ma main jusqu'à ses lèvres et fit ce qu’il était rare de connaître à présent. Je ne pu que me sentir flatté.

- Je suis ravi que vous me connaissez un tant soit peu...Ma chère Mina.

Je reculais d’un pas, malgré tout, ma main restait dans la sienne. J’écarquillais les yeux avant de le foudroyer du regard. Je restais quelque secondes sans rien dire, sans rien faire avant de reprendre ma main assez de rapidité et de force. Qu’il soit roi ou non, il n’avait aucun droit de faire cela !

- Etre ce que vous êtes ne vous accorde pas tous les droits Aro ! Vous manquez de savoir vivre ! Vous n’avez aucun respect pour les autres ! Sans doute que trop de pouvoir ne vous vas pas du tout, Monsieur.

Je me reculais encore de quelques pas avant de lui tourner le dos, j’étais vraiment énervée et je me mis à respirer fortement. Il fallait que soit je me calme, soit je parte. C’était une question de survie. Sans doute avais-je dépassé les bornes, mais tout ce qu’il me restait c’était ma tête et je refusais que l’on y aille sans que j’aie donné mon accord. Le pouvoir lui est monté à la tête et j’étais déçue de la première impression que j’avais eu de lui. Ma voix porté assez fortement et je sentis la présence des gardes se rapprochait. Je serrais les poings, j’étais dans un état tel, que cela m’aurais fait le plus grand bien de me battre. Je sentais toujours Aro dans mon dos, avait-il été vexé qu’on lui tienne tête au point d’ordonner ma mort ? Il y a quelques minutes, je ne l’aurais pas cru. Tout cela était parti de la seule chose que je protégeais. Enfin, deux choses. Mon identité et mes souvenirs. Il est vrai que je n’aime pas donné mon prénom, mais mon diminutif est dur à gagner. Je préfère l’anonymat, le secret de ma personne et cet homme imbus de lui-même venait de tout gâcher.

J’étais crispée, je ne savais pas ce qu’il m’attendait à présent. Je devais avoir manqué de respect pour voir venir la garde de cet homme. J’avais eu envie de me battre, mais voir autant de personne m’avait refroidi. Ils étaient à la défensive et je les regardais avec la même posture. S’il devait y avoir combat, j’étais prête. Les deux hommes de tête, me lançaient des regards hostiles et avant que quoi que se soit se passe, la voix d’Aro cassa le silence et la pesanteur qu’il y avait.

- Voyons mes amis, n'ayez crainte ! Laissez moi maintenant, rentrez au château et vaquez à vos occupations !

Ils me regardèrent avant de partir sans un bruit. Je me redressais et j’étais assez étonnée de ce qu’il c’était passé. Pourquoi leur avait-il dit de partir sachant qu’il m’avait à leur merci ? Je ne me retournais pas, mais je sentais qu’il se rapprochait, je sentais son odeur, j’entendais ses pas. Je desserrais un peu les poings avant que sa main ne se pose sur moi et ne me fasse me retourner. J’avais à nouveau crainte de ce qu’il pourrait se passer. J’attendais simplement. Si mes poings étaient moins serrais, son visage était fermé et mes yeux ne c’était pas adouci. Je ne voulais pas que l’on sache mon passé, je ne voulais pas qu’on voie que je n’étais pas ce que j’étais. Je restais en face de lui, je le fixais sans rien dire, je pense que mon attitude devait assez parler, pas forcement besoin de rajouter des mots inutiles. Il ne bougeait pas, il ne parlait pas, il avait un air un peu plus doux que moi. Plus le temps passé et je me sentais un peu plus calme. Je savourais le vent qui soufflait dans ma cape et dans mes cheveux. Je fermais les yeux et respirer profondément. Je ne devais pas m’énerver contre lui.

- Vous m'avez aussi manquez de respect en me cachant votre identité, c'est bien vous qui m'avez dit que vous étiez déçu de mes manières quand je ne m'étais pas présenté, et bien pour moi c'est pareil. De plus, si cela peut vous rassurez, ce n'est pas dans mes habitudes de découvrir chaque secret de chaque personne...Je n'ai vu que votre nom. Mais vu votre manque de sang-froid, il me semble que ces quelques paroles n'apaiseront pas votre colère...Je trouve cela dommage.

Je devais avouer qu’il n’avait pas tort. Je lui avais reproché de ne pas m’avoir signalé qui il était, pourtant j’avais fait la même chose. A la différence de lui, j’avais tout à caché et savoir de quoi il était capable… Je n’aimais pas que l’on sache ce que je voulais cacher. Ce n’était qu’un prénom, mais en tout, il racontait beaucoup et s’il avait été capable de savoir ça, qu’avait-il vu ? Je voyais bien qu’il faisait un pas vers moi, bien que je ne comprenais pas pourquoi il était aussi coulant. Je recroissais à nouveau les bras sous ma poitrine et regardais ailleurs. Il avait du charme et j’appréciais beaucoup ses yeux, mais ce n’était pas la question à cet instant.

- Il y a une différence entre une personne qui ne se présente pas et une autre qui préviens et qui parle de cela en expliquant les raisons. A savoir qui a le plus manqué de respect à l’autre…

Je regrettais un peu mes paroles. Il avait essayé de faire quelque chose pour me calmer et moi, j’étais complètement têtue. Je tournais mon regard vers lui et vit qu’il ne m’avait pas lâché du regard. Je soupirais un peu et regardais la cape du roi bien derrière lui. Je haussais les épaules et tendis la main. La cape se mit à se lever dans les airs et a venir vers nous. Elle se posa dans ma main et j’oubliais un peu cet homme.

- Pourquoi leur avoir dit de partir Monsieur ?

J’avais, bien entendu, fait exprès de ne plus l’appeler par son prénom, mais la colère, l’ennui, la frustration et l’idiotie prenaient rapidement le dessus avec moi. Je mettais une certaines distance, si on peut dire ça ainsi, montrant que malgré les belles paroles qu’ils pouvait formulés, j’étais loin d’être dupe. Je parlais plus avec mes instincts qu’avec mon bon sens, c’était une question d’habitude.

Il y avait quelque chose chez lui que j’admirais, une chose que j’avais du mal à faire. Il arrivait à ne pas répondre pour ne pas envenimer la dispute. Comme je le dis, ce n’est pas une chose que je savais faire, je disais ce que je pense et seulement après je réfléchissais, ce n’était pas louable, je le sais bien, mais sans doute est-ce une récompense de mon mutisme de ses dernières décennies. Je ne le regardais pas, je ne regardais que ma main. Je n’avais pas besoin de concentration, du moins pas autant qu’au début, mais j’avais envie de me changer les idées et j’avais remarqué qu’a part me nourrir, me servir de mes capacités était distrayants. Je n’avais que la capa à porter de main et je ne voulais pas en montrer d’avantages, alors je pris ce vêtements comme cible. Sans le regarder, je me doutais bien qu’il devait me fixer avec envie, surprise et pourquoi pas, une certaine admiration. Je levais mes yeux vers lui ou je croisais à nouveau son regard. Je lu dans ses yeux la confirmation à ce que je pensais, il était charmé par mon don. Chose normale, bien que pour moi c’était d’un basique… Sans doute car je le manipule depuis bien des années.

- Tout simplement parce qu'il n'y a aucune raison de vouloir se battre, n'est-ce pas ? Je pense que l'on peut trouver un terrain d'entente, maintenant que le mal est fait. D'ailleurs, Je suis impressionné par votre don ! Je ne pensais pas faire face à une vampire dotée d'une capacité hors du commun.

Il n’avait pas tort, je lui en voulais, c’est sur, mais je ne voulais pas me battre et apparemment, c’était réciproque. Il avait raison aussi sur le fait que le mal était fait, mais je ne savais pas ce qu’il pouvait encore me réserver. Je lui accordais un léger sourire quand il parla de mon don, venant de lui, cela était flatteur.

- C’est une chose plus ou moins normale.

A quoi bon parler encore et encore de ce sujet assez barbant. Ce n’était pas une chose que j’aimais particulièrement, enfin, pour moi, ça ne changeait rien. Il remis sa capuche, je le regardais faire sans bruit. Je suis quelqu’un d’assez pointilleux, j’aime quand ou est soigné et il remit mal la capuche. Je fis un pas en avant en souriant à nouveau

- Excusez moi…

Je levais doucement mes mains, doucement pour ne pas qu’il prenne ça pour une quelconque attaque et parce que je voulais bien prévoir mon geste. Mes mains arrivèrent prés de sa nuque et je passais sur sa capuche pour la tendre. En redescendant mes mains, je frôlai sa peau. Ce contact ne dura pas le quart de seconde habituel, non, il dura quelques secondes et j’avais toujours mes yeux dans les siens. Un peu comme si je ne faisais rien de mal. C’était un geste anodin, que je n’avais pas prévu, mais il était vrai qu’une part de moi voulait touché se bellâtre et ce, même si je lui en voulais.

- Je n’aime pas le désordre.

J’espérais qu’il ne le prendrait pas mal, je n’avais jamais côtoyé de roi, alors je ne savais pas réellement les règles. Il me proposa d’allez chez lui. Chez lui ? Il est vrai que la curiosité m’aurait poussais à accepter, mais je me devais de décliner, bien que je ne savais pas réellement pourquoi.

- Je suis navré Aro, je préférerais rester dehors, si cela vous va. Je doute que vous…amis, si on peux appeler cela comme ça, m’apprécie. Si vous tenez à rentrer et à quitter ma compagnie, je pourrais le comprendre, vous êtes sûrement très occupé.


Qu’il choisisse ou non de partir, c’était son choix. Une partie de moi, voulait qu’il reste, l’autre partie voulait qu’il parte. Il avait été courtois, mais sans doute avait-il de grandes choses à faire chez lui.

J’avais l’air de l’avoir étonnée en disant ses simples paroles. Il faut me comprendre, je n’ai jamais demandé à être vampire, enfin, on me l’a proposé, mais je ne pensais pas être seule, alors tout ce qui rapprochait à mon état m’indifférait. Cela pouvait me plaire, mais c’était toujours, sans plus. J’approchais et il se méfiait, cela me faisait rire intérieurement. Le grand Aro peut donc ressentir la peur ? Il devait sans doute me prendre pour une idiote, mais j’aimais que tout, tourne rond, je n’aimais pas le désordre et que tout ce passe à la va vite si on peu dire. J’en venais à me demander si mon geste l’avait interpellé. Je sais bien que je suis une belle femme, que je plais et je voulais savoir si sur lui c’était aussi le cas. De par le jeu de la séduction et surtout parce qu’il commençait à me plaire. Je suis de nature rancunière, c’est un fait, mais je suis aussi très joueuse et un homme comme Aro était une proie de choix. Il me fit un signe de tête en me remerciant. Ce n’est pas comme si je venais de lui sauver la vie après tout. J’avais donc décliné son offre de le suivre chez lui, je me doutais bien que cela devait être un honneur, mais pour le moment, je ne voulais pas Sûrement, par la suite pourquoi pas.

- Bien, si vous vous plaisez dans un endroit aussi austère et lugubre, cela me plaira donc aussi. Pour ce qui est de ma famille, ils ne vous poseront plus aucuns soucis, à moins que vous décidiez de me tuer ! Je pense rester à vos côtés car pour le moment, je n'ai rien à faire de spécial, à moins que ma présence vous dérange, dans ce cas je me retirerai...

Je ne pu réprimé un rire quand il me parla. Un rire de moquerie, oui, mais je me sentais aussi flatter. Flatter de sa première phrase… Si ça me plaisait, ça lui plaisait ? Ma présence n’était donc pas si désagréable.

- Je n’ai pas prévu de vous tuer…Du moins pour l’instant…

J’éclatais de rire en le regardant bien droit dans les yeux. Je ne savais pas s’il m’avait pris au sérieux, mais il était trop tentant pour ne pas la faire. Je repris un air sérieux, l’œil assez curieux. Malgré mon rire, j’avais quitté mon air un peu gentil, pour reprendre un air un peu plus normal, plus froid, distant. Je n’étais pas aimable avec des personnes qui étaient, comme moi, distant. J’étais un peu paradoxal. Je regardais autour de nous, l’endroit n’était vraiment pas agréable. Je lui tournais le dos, d’une façon bien à moi, mes cheveux autant que ma cape volèrent un peu je changeais de position. J’aimais faire cela quand il s’agissait de faire un petit jeu.

- Il est vrai que cet endroit n’est pas plaisant pour une discussion, aussi, il serait mieux de changer de place. Je ne connais pas bien les environs, mais vu la hauteur de la lune, je suppose que la place sera bien éclairée. Cela sera bien mieux. Votre présence ne m’incommode pas, c’est agréable quand vous ne vous immiscez pas dans la vie des autres sans leur avis.

Je lui accordais un sourire en coin avant de tourner la tête et d’avancer. Je n’avais pas demandé son avis, mais je pensais qu’il me suivrait. Je marchais d’une façon calme et féline, je regardais bien droit devant moi, ne m’occupant quasiment pas de celui qui se trouvait derrière moi. Je parcourrais les rues avant d’atteindre la place. Je regardais rapidement les environs et marchais droit sur la fontaine. Pendant ma marche, je détachais la cape que je portais et la posa sur mon bras. Tout ça était fait un peu comme au ralenti, comme dans un film. Je laissais tombé la cape sur le sol avant de m’asseoir sur le rebord de la fontaine. Je portais un tenue des plus basique. Une jupe très courte noire, des bottes arrivant légèrement au dessus des genoux et un similis corset rouge serrant fortement la poitrine, mettant en valeur mes formes. C’était une tenue provocante mais pas forcement vulgaire. Donc, jambe croisée, bras sur le genou qui tenait mon menton, je fixais le vampire devant moi. Je le fixais sans détour et pourtant en ne manquant pas de « respect ».

- Je suis curieuse… Comme vous avez pu remarquer, je ne sais pas grand-chose de vous, comme de votre…Famille. C’est comme ça que vous l’appelez… Acceptez vous de m’en parler ?

Il y avait quelque chose de désinvolte dans sa posture contre son poteau. J’avais sûrement de vieilles bases, mais j’imaginais peu un homme de sa stature posait contre quelque chose d’aussi banale. Je faisais parti de la vieille école après tout. J’aimais sa façon que ses yeux avaient de parcourir mon corps, autant que les miens le faisait sur le sien. Les yeux dans les yeux, à nouveaux, c’était sans peur que je le regardais, j’aimais même son regard perçant.

- Bien sur...C'est une histoire bien longue, donc je ne vous raconterai que le principal. Tout d'abord, le clan a été crée par moi ainsi que deux "acolytes" si je puis m'exprimer ainsi. Leur prénom son Caïus et Marcus. Nous sommes tous trois les dirigeants, bien que sans me vanter, je suis un peu le père fondateur. Nous sommes la plus puissante des familles vampiriques sur cette planète et c'est nous qui décidons des règles. Le règlement est quelque chose de très précieux pour nous et tous ceux qui la négligent sont sanctionnés par diverses punitions. Cela va de la simple réprimande, comme vous avez pu le constater, jusqu'à la mort si la faute est grave ou après trois sommations. Les personnes que vous avez aperçus tout à l'heure sont nos gardes mais je les considèrent comme ma famille. Ils sont tous dotés d'un talent particulier et d'un grand dévouement envers nous, principalement appelés par eux, les "trois frères". Voilà, il me semble que j'ai dévoilé les grandes lignes, le reste ne vous concerne pas vraiment...Sans vouloir vous vexer

Il avait tant parlé… Plus que je n’avais jamais parlé. Longue, oui, je l’avais compris. Alors, à présent, je compris. Je n’avais pas qu’un roi, j’avais devant moi le créateur de ce clan, de l’un des clans les plus importants de ces vies qui passaient. Alors, à présent, je comprenais mieux, il était la lois… Et cela ne pu que me faire sourire un peu plus.

- Vous prônez souvent la mort mon ami ?

J’avais pris quelques petites familiarités avec lui et pourtant je savais que je ne le regretterais pas. Je me souvenais de ces personnes que j’avais pu voir, elles avaient autant mauvais caractère que moi. Ces gardes avaient tant envie de se battre que cela m’avait fait tant de bien, je dois le dire.

- Votre… Famille… Est-elle autant froide ? D’un talent ? Un peu le comme le mien ? Un grand dévouement ? C'est-à-dire ?

Je posais énormément de question, mais j’étais encore plus curieuse qu’avant. Je rigolais moi-même de ma curiosité abusive, je le mitraillais de questions et j’avais tellement envie de savoir les réponses. Je voulais en savoir plus, sur lui, sur sa vie, savoir pourquoi il avait été comme ça, pourquoi était-il encore roi. Le reste ne me concernait pas ? Je me levais et m’approchais très vite de lui, ma main glissa sur son torse avant de me retrouvais derrière lui et le poteau, d’une manière sensuelle. J’avais pris quelques secondes à parcourir son torse et la douceur de son vêtement, lui accordant un sourire des plus tendres, un regard pétillant d'envie. Je le chassais, je le voulais. J'avais rapprocher ma bouche de son oreille pour lui murmurais certains mots.

- Je ne suis pas vexée… Je peux le comprendre. Ne vous en faites pas.

Je me mit dos au poteau, dos à lui aussi et croiser les bras, un peu comme lui, regardant la lune en soupirant.

- Chacun aime garder une zone d’ombre sur ce qu’il est. Qu’elle est votre don ? Est-ce juste de savoir le nom de la personne ou est-ce plus ?

- Je la prône quand celle-ci me semble nécessaire ma chère. Ma garde, je vous rassure, n'est pas toujours aussi froide mais c'est qu'elle ne vous connaît pas et se méfie de tous intrus, surtout en cette période. Et bien oui, un talent un peu comme le votre qui d'ailleurs, est aussi fort intéressant. Pour ce qui est du dévouement, il faut que chacun me prouve une fidélité sans mesure...Tout simplement.

Je compris donc qu’il ne m’en veuillez pas d’avoir posé tant de questions. C’était rassurant. Il avait l’air honnête dans ses réponses, il n’était pas si mal en fait cet homme. Quand c’était nécessaire ? Ca, j’avais du mal, à le croire. Parce qu’ils ne me connaissaient pas, il étaient froids, oui, ça je pouvais le comprendre. La méfiance est la clé de la sauvegarde, de sa survie. Par contre, une chose titilla à nouveau ma curiosité… « Surtout en cette période » ? J’arquais un sourcil, mais je le laissais finir. Ce qu’il me disait m’intriguer. C’était quelque chose que j’avais du mal à comprendre, je veux dire, du point de vue de la « famille » d’Aro. Rester avec les mêmes personnes durant tant de temps… C’était sans doute de la mauvaise fois… Etaient-ils tous attaché à Aro, Caius, Marcus ? Assez attaché pour rester fidèle ?

- Pourquoi…En cette période ?

J’avais peur, non pas qu’il me repousse, mais qu’il trouve que je dépasse certaines limites qu’avec une personne de son rang n’était pas possible de faire. Je le touchais, il fermait les yeux donc, il appréciait mon contact. Je voyais dans ses yeux qu’il se posait des questions, n’étais-je pas assez claire pourtant ? Je n’attendis que quelques secondes après la fin de ma phrase pour le sentir bouger. Il se plaça devant moi et ça dégaine, quand il posa sa main contre le poteau le rendait encore plus beau. Il était un peu pencher vers moi et je me perdais une nouvelle fois dans ses yeux cramoisis animés par ce qui devait être la même chose chez moi : L’envie. Je vis son visage se rapprochais et je n’en perdais pas une goutte. Je sentis son souffle sur ma peau quand il parla et vu qui il était, je ne fis pas ce que je faisais habituellement… J’allais encore attendre.

-Et bien...Disons que se sera ma zone d'ombre ce soir...Voulez-vous savoir autre chose ?

Je tournais un peu la tête vers lui. J’avais répondu vite, il n’avait pas bougé. Ma bouche était proche de sa peau, de ses lèvres.

- Vous êtes un vilain cachottier Aro. Il faudrait trouver une chose pour occuper mon esprit sur le fait que je n’ai pas ma réponse… A vrai dire…

Je me relevais un peu, j’étais un peu plus proche de lui et mon regard était aussi illuminé. Ma voix n’était pas que douce, elle était sensuelle, suave, tentatrice.

- Il y a tant de choses que je veux savoir sur vous…mon ami.

Chaque geste, chaque parole venant de moi, le faisait sourire et chaque parole et gestes venant de lui me faisaient sourire aussi. C’était un juste rendu, je suppose. J’aimais me plonger dans son regard, y voir le reflet que je pouvais y avoir. Non pas mon image, mais ce qu’il pensait de moi, ça pouvait me faire du bien, apaisait, l’espace d’un instant, ma peine et ma colère. Son corps si prés du mien me faisait de l’effet et j’étais sûr que c’était rendu chez lui. Je sentais presque le goût de ses lèvres quand il frôla les miennes. J’aurais voulu qu’il s’arrête un instant, pour de bon. Je fermais les yeux quand à nouveau, son souffle alla sur ma peau, quand sa voix me transperçât de plein fouet. Il pouvait être des plus charmants.

- J'ai tout pleins d'idées pour vous occuper l'esprit ma chère...Mais pour le moment, comprendre le "en cette période" vous comblerai-t-il ce manque ? Et bien c'est tout simple, une famille de végétarien nous pose...Quelques petits soucis. Voilà la raison pour laquelle ma famille est un peu à cran en ce moment...

Il avait des idées ? J’aurais bien voulu savoir lesquels. Surtout, savoir si c’était les même que les miennes. Il est vrai que je voulais en savoir plus sur cette histoire et quand il m’en parla, je voulais en savoir plus, mais vu son regard, autoritaire et sérieux, je ne posais pas de question. Il m’avait épargnais, j’en était sur, quelques phrases qui aurait pu me mettre en colère, alors je ferais pareil pour lui. J’allais répondre, je ne savais pas quoi répondre exactement, quand je sentis ses doigts sous mon menton. Il leva un peu mon visage, je me laissais faire, gardant toujours mes yeux dans les siens. Je ne savais pas ce qu’il faisait, ce qu’il voulait faire, mais il me fixait. Ce mouvement avait, une fois encore, rapprocher mon visage du sien et je sentais nos souffles se mêler, à cet instant, j’avais une forte envie de l’embrasser, mais je me le refusais. Ses doigts me lâcher et il cassa le silence qui devenait lourd.

" Pourquoi ne pas me parlez un peu de vous Mina ? Je suis sûr que vous avez des choses très intéressantes à me dire !"

Il avait vraiment l’air de vouloir savoir ma vie, du moins, une certaine partie. Je fermais les yeux en soupirant. Sa voix était douce, vraiment curieuse. Qu’est-ce que je pourrais bien lui dire ? Qu’avais-je à dire ? Devais-je passer par le commencement ? Là ou tout à tourné en ma défaveur ? Devais-je parler de ma vie ou je n’avais connu quasiment personnes pendant des décennies. Aro était le premier vampire en…oh, je ne compte plus. Ma personne était un sujet que j’évitais d’aborder. A quoi bon ressasser le passé ?

- Parler de moi… Des choses intéressantes… J’en doute réellement…

J’ouvrais les yeux et le regarder, si mon visage avait pu être doux, tentant, séducteur, il était repasser à son normal : Neutre voir froid. J’affrontais son regard, sans plus aucun sentiment joyeux, plus d’envie, plus de jeux, plus rien à vrai dire.

- Je n’aime pas parler de moi. Mais s’il faut y passer.

Je m’esquivais de cette étreinte qui me rendait nerveuse à cet instant. Là, à ce moment précis, je retrouvais mes instinct de nomade. Je laissais mes yeux vagabonder dans tout les sens pour savoir quelle route serait la plus courte pour partir le plus loin de lui et de cette ville. Il devait sûrement avoir compris en voyant ma posture, pourtant… Je me redressai et regarder la lune. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne voulais pas partir.

- Vous êtes le premier vampire que je croise depuis de nombreuses décennies, vous savez. Que je croise, pas vraiment, qui m’intéresse, oui. Ma vis est loin d’être aussi passionnante que la votre.

Je le sentais marcher, pas venir vers moi, juste prendre ma pace sur le rebord de la fontaine. Je le regardais du coin de l’œil avant de regarder à nouveau la lune. J’enviais, parfois, les personnes qui avaient ce que je n’avais pas, mais au final, je n’avais pas besoin d’attache, ça ne me servait à rien, ça ne faisait que du mal…quand il partait. La douleur de la rupture d’un lien, c’est ça qui faisait sans doute le plus mal. Avoir pris l’habitude d’être avec quelqu’un, d’avoir sourit, rigoler et vivre avec cette personne.

- Vous savez, chaque vie est intéressante quand on prend le temps de l'écouter...Mais je vois que votre passé vous gêne, donc je ne vous obligerai pas à me la conter...

J’avais un sourire assez faux sur les lèvres. Chaque vis n’est pas intéressante. La mienne n’est pas intéressante.

- Chaque vie n’est pas intéressante… Il est vrai qu’on doit apprendre à écouter… Mais parfois, ça ne sert à rien…

Je le regardais et alla, d’une démarche lente mais toujours féline, m’asseoir prés lui. Il est vrai qu’il était rare que je me sente aussi bien avec un homme, ou avec quelqu’un en général. J’étais froide, mais avec lui, je l’étais moins. Est-ce du à son rang ou parce que j’avais l’impression d’être réellement écoutée pour une fois.

- Je suis Anglaise. A vrai dire, je ne sais pas quoi dire sur ma vie… Ce n’est pas une gêne…C’est bien plus profond que ça. A vrai dire, je n’ai pas envie de vous ennuyez avec une vie de futilité, de déceptions, de meurtre et de mutisme.

Je rigolais un peu, faussement bien entendu, j’avais beau avoir ma façade femme sans cœur, je souffrais assez bien malheureusement, chaque seconde, chaque journée était un combat pour oublier, me pardonner ou simplement vivre avec. Je rigolais de ma stupidité, « Je suis Anglaise ». C’était tout ce que j’avais pu dire, j’avais 300 ans et ma vie ne se résumais qu’a ma nationalité ? Je jouais un peu avec mes doigts, j’étais rarement aussi nerveuse, j’avais l’impression d’être redevenue ce que j’étais avant, quand j’étais humaine.

Il se permit de rire quand je dis que j’étais Anglaise. Qu’est-ce que cela avait de drôle ? Riait-il car j’étais incapable de parler de moi ? Je n’aimais pas parler, mais surtout, je n’avais plus l’habitude, personne ne pouvait s’intéressait à moi vu que je ne laissais aucunes chances aux autres. C’était sans doute mauvais pour moi, mais je n’avais plus vraiment la notion du bien et du mal depuis le jour de ma transformation. Je clignais une, deux fois les yeux en essayant de ne pas penser à ce jour, je me l’avais interdit il y a bien longtemps.

- Ce n'est que le début d'une longue vie...Pratiquement tous les vampires ont vécus cette phase pénible mais certains, les plus habiles, arrivent à s'en éloigner pour vivre une vie plus convenable...et je pense que tu en feras parti.

Je le regardais en souriant un peu, il devait s’être trompé sur moi, comme moi-même après tout. Je souriais à son tutoiement, c’était gentil, je suppose.

- Je vous l’accorde… Mais, ma vie de tuerie, de restauration, de mutisme… Je n’ai jamais dit que cela me déplaisait. Je l’ai choisi et je respecte mon choix. J’ai même fini par l’aimer.

Ca, au moins, c’était clair. J’avais tuée depuis que j’étais devenue immortelle, j’y avais trouvé une certain avantage : Pouvoir calmer, si ce n’est qu’un peu, ma colère. J’aimais jouer avec les humains qui n’étaient qu’à mes yeux, de la nourriture. Voir leur crainte sur le visage, la terreur, la tristesse que je puisse mettre fin à leurs jours. Ca… Ca c’était ma vie et je l’aimais comme ça.

- Une vie convenable vous dites… Qu’entendez vous par là ?

J’étais flattée qu’il me tutoie, mais je ne pouvais pas le faire, sûrement pour le respect. Je me sentais un peu plus proche de lui, plus sereine. Il n’avait plus l’air de me tenir loin de lui, d’être hostile à ma personne. Je restais sur le vous, pour le respect, donc, mais aussi parce que j’avais été appris comme ça et que c’est sûrement l’un des seule chose que j’avais gardé de ma vie « d’avant ». Son regard se posa à nouveau dans le mien, je ne tournai plus le regard. Il approcha une fois encore de mon visage, de mon oreille et à nouveau je sentis son souffle sur ma peau et à cet instant, je me retrouvais comme quand je jouais avec lui. C’était un sentiment agréable.

" Quand on a un talent et un caractère comme le tien, généralement on obtient tout ce que l'on veut...Mais il faut savoir être patient."

Je le regardais et il n’avait pas tort, généralement, j’obtenais ce que je voulais et a cet instant, il avait réussi à me faire oublier un peu ma perturbation, pour revenir à ce que je savais faire de mieux. Je le défiai du regard, non pas méchamment, mais j’avais réussi à voir en lui, a savoir que je ne lui était pas indifférente, je voulais revoir cet éclat dans ses yeux. Je levais ma main et pris son menton dans mes mains. J’allais à l’encontre de beaucoup de chose qu’il devait connaître. Je lui faisait des gestes, qu’il ne devait pas accepter de la part de certaines personnes. J’approchais ma bouche, non pas de son oreille mais prés de sa joue.

- J’ai toujours ce que je veux… Mais je vais vous avouer une chose… Je ne suis pas de nature patiente.

J’éclatais de rire et mes lèvres allèrent frôlaient sa peau. Je regardais sa joue et fit une mine faussement confite.

- Oh ! Navré…

Je passais mon pouce sur sa joue pour enlever le rouge à lèvre que j’avais pu laisser dessus. Je le regardais en coin, je le voyais me rendre mon regard. Nos visages étaient proches, nos lèvres, notre peau.

- Je suis d’une…maladresse…

- Oh...Pardon, j'ai dus mal interpréter les mots "futilités" et "déceptions"...

Je lui accordais un léger sourire en coin avant de regarder devant moi.

- Disons que tout ça… c’est ma transformation. Ma vie à ce moment là, que se voit avant ou après, n’était pas la meilleure.

Je le sentais un peu déçu. Je le décevais ? Pourtant, je ne savais pourquoi. J’étais ce que j’étais et je savais qu’il ne me changerait pas. Il avait assez de personne autour de lui pour s’occuper d’une fille paumée comme moi. Car oui, malgré mon caractère je ne suis qu’une fille perdue qui n’avouera jamais ce qu’elle pense et ce qu’elle ressent. Je lui avais demandé ce qu’il entendait par là et ma question eut don de le faire réfléchir. J’attendais donc patiemment qu’il éclaire ma lanterne.

- Une vie convenable, c'est une vie que l'on apprécie tout en restant dans les règles...Tout simplement

Dans les règles ? Oui, ça c’était pour lui donner un peu moins de travail, à lui, comme à sa « famille ». Il fallait donc apprécier sa vie pour qu’elle soit convenable. Et si c’était à moitié ? N’était-elle donc pas convenable pour autant ? J’aimais ma vie, j’aimais rester seule, chasser, m’amuser et voyager. Il était vrai qu’il me manquait quelque chose, je ne savais pas quoi. Sans doute ce que j’avais eu il fut un temps, une famille, des amis, une vie sociale… Non ! C’était impossible, j’étais si bien toute seule ! Son sourire provocateur était à tombé. Je me mordais sensuellement la lèvre en le regardant, en l’écoutant. Cela nous faisait un point commun ? J’aurais aimé qu’il me veuille…Du moins, qu’il tente, car je savais, je sentais par chacun de ses pots qu’il me voulait. Je faisais des gestes qui normalement, n’auraient pas été convenable, mais il appréciait tout. Si ce grand roi ne faisait pas le premier pas, devrais-je le faire ? Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il ne faisait rien à vrai dire. Je savais que je lui plaisais, au point qu’il me plaisait, alors, pourquoi ? Peu importe qui ferait le premier pas, j’aurais gagné, mais je voulais que se soit lui, cela m’aurait prouvé que j’étais convoité par quelqu’un comme lui. Je sentis, à nouveau, ses lèvres si proches de les miennes. Je sentis la chaleur de son souffle et le picotis de l’envie montais le long de ma mâchoire. Bon dieu, cela devenait dur de me retenir ! Le ton de sa voix me fit encore plus d’effet que chacun de sa gestes.

- Oh. Et que dois-je faire pour me faire pardonner ? Pour éviter une sanction…Ah moins que vous préféreriez en appliquez une, rien que pour moi…