"C'est pas que j'aime pas les humains, non,
c'est juste qu'ils sont mieux au bout d'une corde."

Isaline C. Sparrow et Aurianne E. Canley

Le froid endolorissait toute la ville ces dernières semaines, du moins tous les humains vivant dans la ville. Comme chaque hiver depuis maintenant de nombreuses années, Aurianne se sentait comme un poisson dans l'eau. Elle n'avait absolument pas froid, sa peau était glacée et cela même en été. Aur' pouvait toucher la neige sans en sentir une différence de température. La vampire pouvait juste en apprécier sa texture molle et délicate. Il n'avait pas encore neigé à Forks, ce qui désappointa la jolie brune car elle adorait la vue de longues et infinis étendues blanches. La miss appréciait aussi les grandes vagues de froid, en tant que vampire cela lui permettait de se déplacer plus aisément dans les rues, sans avoir besoin d’user d’artifices pour ne pas être remarqué par les humains. La seule chose que la demoiselle n’aimait pas en cette saison c’était le fait qu’elle devait se couvrir et cela même si elle n’en avait pas besoin et surtout pas l’envie. Pourquoi ? Pour une raison simple, toujours se camoufler aux yeux humains, ou sinon les mordre et ainsi leur ôter la vie. Même si elle adorait le sang humain et que tuer ne lui poser aucune état d’âme, elle ne pouvait pas tuer tous ceux qu’elle croisait sur son chemin.

Virevoltant dans sa chambre, la demoiselle attrapa des vêtements qu’elle extirpa de ses armoires, commodes et dressing. Finalement elle se décida pour un jean slim blanc qui lui allait comme un gant sur ses longues jambes. Elle accompagna celui-ci de bottines marron foncé, presque parfaitement assortis à sa chevelure. Aur’ passa ensuite un tee-shirt à manches courtes, d’une découpe simple, qui était uni et de couleur rouge comme ses yeux de vampire. Avec un peu de regret elle enfila une veste en cuir marron qui collait bien avec ses bottines. Comme à son habitude, elle se para d’une paire de boucles d’oreilles, d’un collier en argent fin avec comme pendentif un petit papillon et de deux bagues, qu’elle enfila à chacune de ses mains. Elle lissa ses longs cheveux bruns et les laissa détaché. Finalement elle se posta devant son grand miroir et trouva le résultat réussit. Résultat, Aurianne ne regretta pas d’avoir à mettre une veste comme tous les gens le faisaient en hiver.

Ses affaires étaient déjà toutes en place dans son sac à main, elle attrapa celui-ci et le mit la anse sur son épaule. D’un geste d’une allure vampirique, elle prit les clefs de sa voiture puis elle verrouilla sa porte d’entrée derrière elle. Aurianne savait déjà ce qu’elle allait faire, les boutiques de Port Angeles. Même vampire, elle n’en restait pas moins une femme et faire du shopping faisait toujours parti de ses passe-temps favoris. La brune fit rugir le moteur de sa voiture et partit au quart de tour, elle arriva assez rapidement à destination et n’eut pas trop de mal à trouver une place pour se garer en ville. Appuyant sur le bouton de verrouillage automatique des portières elle glissa les clefs dans son sac à main, puis elle sauta sur le premier trottoir qui croisa sa route.

Les boutiques remplissaient la quasi-totalité des rues alentours de là où elle était. Aurianne se glissa donc dans une boutique, dont les couleurs et les tissus l’avaient attiré au premier coup d’œil. Naviguant entre les divers rayons du magasin, elle s’attarda davantage parmi la collection courte mais attrayante de printemps. Les quelques clients de la boutique n’étaient pas autour d’elle, bien trop préoccupé à trouver des bottes chaudes, un manteau épais, ou un jean serré. Ravi de ce constat, elle put être tranquille pour regarder ce qui l’intéressait. A un moment son attention fut retourné par tout autre chose que les tissus qui l’entourait, une odeur nouvelle qui venait de faire son entrée dans la boutique. Aucun doute une louve venait de débarquer, elle ne pouvait pas se tromper sur ce genre de piste. S’il avait s’agit d’un loup son regard aiguisé l’aurait de suite repéré, mais la louve semblait mieux se fondre parmi les vêtements. N’arrêtant pas sa recherche d’habits intéressants, elle nota que l’odeur parfumée de la louve se faisait plus proche, traduisant l’approche de la jeune femme. De plus Aurianne changea de rayon se rapprochant elle aussi de la demoiselle, restant toujours dans la même collection printanière. Ce fut à ce moment-là qu’elle remarqua la louve, un sourire intrigué et un peu amusé sur les lèvres, elle la contempla et lui dit d’une voix chantante :

- Puis-je savoir la raison de ce sourire radieux ?

"C'est pas que j'aime pas les humains, non,
c'est juste qu'ils sont mieux au bout d'une corde."

Isaline C. Sparrow et Aurianne E. Canley

Ses mains caressaient les tissus de quelques débardeurs environants, qui étaient posés sur des cintres du rayon où elle se trouvait. Au toucher, une des textures lui plu et sans pour autant se désintéresser de la jeune femme, elle sortit le vêtement en tirant le cintre de sa place. La découpe du vêtement était fort sympatique et sexy surtout comme elle l'aimait. Toutefois le bleu proposé par le haut ne lui plaisait pas vraiment, ou du moins il ne lui irait pas à la perfection. Elle le garda sous le coude, cherchant dans le rayon s'il n'y avait pas le même modèle avec un coloris différent.

Pendant ce temps la louve répondit à son interrogation. Aurianne nota immédiatement des qualités chez la demoiselle qui lui plaisait beaucoup : polie, discrète, flatteuse et directe. La brune aimait ces traits de personnalités qu'elle se plaisait aussi à appliquer elle-même. Souriant en retour à la jeune femme elle lui retourna la politesse :

- Merci, vous l'êtes tout autant. Je ne crains d'avoir le plaisir de vous compter parmi mes connaissances. Je suis Aurianne Canley.

Elle invitait ainsi la louve à se présenter, pour éviter qu'elles continuent à discuter en tant que parfaites inconnues. De plus Aur' avait une excellente mémoire et elle associait toujours un visage à un prénom, un nom, en plus de sentiments, de souvenirs et d'histoires. Retrouvant le même modèle que celui qu'elle avait en main elle trouva un coloris qu'elle jugea plus joli encore que le précédant mais qui lui irait moins que celui qu'elle avait déjà trouvé. Ce joli beige était vraiment très beau, mais sur sa peau de marbre il serait quasiment invible. Puis une idée lui vint, reportant son attention sur la louve elle eut un petit sourire en coin. La vampire tira ce haut-là aussi du rayon et le présenta à la jeune femme :

- Ravissant n'est-ce pas ? Je pense qu'il vous irez à merveille.

Avaant qu'elle n'ait eut le temps de répliquer quoi que se soit, Aurianne décida de reposer le haut bleu parmi les vêtements. Après tout, elle cherchait des vêtements courts, d'été, avec des couleurs chaudes et qui irait parfaitement à son teint.

"C'est pas que j'aime pas les humains, non,
c'est juste qu'ils sont mieux au bout d'une corde."

Isaline C. Sparrow et Aurianne E. Canley

Presque immédiatement, Aurianne eut l’intuition qu’elle n’aurait aucun mal à se lier d’amitié avec une louve de son type. Leurs sourires en miroirs parfaits semblaient confirmer son pronostic. Par politesse et aussi de par leur éducation, les deux femmes continuèrent à se vouvoyer et cela même si elle venait de se présenter l’une à l’autre.

*Isaline, prénom charmant…* songea-t-elle.

Les compliments fusaient entre les deux demoiselles, ils n’étaient pas durs à trouver et à s’échanger entre les miss. Auria était habituée à ce qu’on vante ces qualités que ce soit physique, ou mental et elle ne doutait pas l’ombre d’un instant, qu’Isa devait elle aussi en être une habituée. La louve la remercia de l’attention qu’elle venait de lui porter, action amicale en réponse directe à ce que lui dictait son intuition.

La jolie blonde lui proposa de se tutoyer, ce qui paraissait normal maintenant qu’elles avaient aussi le choix de s’appeler par leurs prénoms. Toutefois elle continua à la vouvoyer dans la suite de la conversation, détail qui la fit quelque peu rire. Ne voulant pas qu’Isaline croit qu’elle se moquait d’elle, elle mua ce rire en un sourire qui ne trahissait qu’une légère pointe d’amusement.

Les loups n’étaient pas ces amis naturels. Mais miss Canley avait beau être un vampire sanguinaire, elle n’était pas pour autant sauvage et elle ne s’attaquait pas aux gens juste parce qu’ils n’appartenaient pas à la catégorie idéale de ses prétendants. Sa remarque souleva toutefois une interrogation, qu’elle choisit d’exprimer directement à son interlocutrice :

- Pas tous les loups mais il y a toujours de charmantes exceptions. En tout cas cette appréciation est partagée, j’espère que les buveurs de sang ne te déplaise pas non plus.

Ce fut volontairement qu’elle choisit de se présenter comme une buveuse de sang, plutôt que comme un vampire. Elle n’était pas certaine que miss Sparrow noterait la subtilité qu’elle avait marquée par ce choix mais cela pourrait au moins permettre de voir le degré d’analyse dont elle pouvait faire preuve.

Nul besoin pour elle de se dire de retenir l’identité de sa nouvelle rencontre, elle savait qu’elle ne pourrait pas oublier ce visage fin, l’odeur particulière de la louve, le nom de guerrière et le prénom féminin de la demoiselle. Quand elle présenta sa nouvelle trouvaille à Isa, son ravissement face à cette découverte fut partagé avec tout autant d’enthousiasme. Aur’ fut contente de voir que la louve avait du gout en matière de vêtement et qu’apparemment elle partageait la même conception de ce qu’était le style, peut-être la même vision de la « bonne mode » ? Même si elle doutait fermement qu’un tee-shirt aussi clair, aille sur sa peau de neige, même avec beaucoup de fond de teint, elle aurait du mal à mettre en valeur ce joli beige.

Isaline se baissa pour apparemment refaire ces lacets et manqua d’un cheveu de tomber en arrière alors qu’elle n’était qu’à quelques centimètres du sol. Amicalement, la brune lui tendit sa main pour l’aider à se relever sans aucune difficulté. Elle partagea cette fois-ci son rire, un son cristallin sortit de sa gorge, bref mais mélodieux. D’un nouveau sourire elle lui signifia qu’elle n’avait pas besoin de s’excuser pour si peu. Aurianne se remit en quête de quelques vêtements à essayer. Par chance elle trouva un autre débardeur à la découpe un peu différente, mais tout aussi sexy que le précédent. Ce qui lui plut ce fut sa couleur, un rouge, presque bordeaux envoutant qu’elle avait hâte d’assembler à sa peau. Auria le tira du porte cintre et le présenta à Isa avec un sourire conquit, elle regarda si de son côté elle avait aussi fait des découvertes. Quelques minutes après elle lui proposa :

-.Et si nous allions essayer tout cela, qu’en dis-tu ?